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- par Louis Lequette
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- La station était ouverte au public, mais il fallait que nos
premiers clients soient sportifs, c'était un ski de pleine nature.
- Les pistes étaient damées à skis. Il n'y avait aucun engin de
damage à cette époque. Les pentes les plus raides étaient damées en
faisant le « balancier ».
- Une corde était attachée d'un côté autour d'un arbre et l'autre
bout passé autour de la taille.
- Cela permet de travailler, à l'équerre par rapport à la pente,
sans faire glisser la neige.
- Tout le monde s'y mettait. Ce travail pénible nous formait des
jambes d'acier.
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- La fréquentation était médiocre, au point que le conseil
hésitait à fermer la station début février.
- Nous allions faire cinquante mille francs de recettes.
- Les retombées publicitaires étaient par contre importantes. Nous
donnions confiance nous allions vendre des terrains.
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- Les skieurs nous exprimaient leur choix sur le tracé des pistes
que nous avions tracées. Nous n'avions qu’à suivre leurs traces,
et améliorer en élargissant. Comme avait dit Jean Vuarnet, on
pouvait skier dans tous les sens.
- Ces pistes, nous allions les élargir, retirer les souches, miner
les rochers, drainer les eaux de ruissellement et remodeler. Le
travail était entrepris dès le printemps.
- Pour la saison 1962-1963 nous passions des accords avec l'armée,
la douane, la gendarmerie qui viendraient nous aider à damer et qui
s'entraineraient gratuitement.
- Cette collaboration de bons offices allait durer longtemps.
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- Le conseil me chargea d'activer les formalités pour vendre des
terrains rapidement.
- Il fallait vendre mais pour cela il fallait faire agréer le
lotissement par le Préfet, obtenir les certificats d'urbanismes pour
disposer du produits des ventes.
- C'est ainsi que pour aller plus vite nous établissions un cahier
des charges générales sur l'ensemble du plateau et que nous le
divisions en secteurs.
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- Si, il fallait vendre vite mais également éviter la spéculation.
Éviter que certains achètent pour réaliser une plus value, en
revendant leur terrain non construit. Je reçu la visite d'un
émissaire d'Arabie Saoudite qui voulait tout acheter. Comment nous
avait il repéré? Je refusais alors que nous avions besoin de
liquidités (al Saoudi banque)
- Le conseil acceptait que mentionne dans les actes de ventes une
clause contraignante obligeant de construire dans le délai de quatre
ans. Cette clause nous donnait le droit, de reprendre le terrain
vendu au terme de ce délai, de le reprendre avec une décote de moins
vingt pour cent, sur le prix de vente.
- C'est cette façon de procéder qui provoqua le démarrage rapide
de Pra Loup.
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- La première vente allait subir cette sanction et servir
d'exemple.
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- Nous allions vendre au cours de l'année 1962, onze terrains.
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- Bernard Arnaud transformait sa ferme en auberge. Je construisais
un chalet pour être sur place et établir une permanence en hiver.
Nous étions deux habitants pour Noël 1963
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- Nous étions mal déneigé par de vieux G.M.C. Notre route était
privée. La neige fût abondante et la route fût coupée plusieurs fois
dans l'hiver par des avalanches. Nous rentrions plusieurs fois à
pieds.
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- Ces onze premières ventes devaient nous amener, deux hôtels,
deux immeubles, sept chalets, et grâce à notre clause
contraignante, au plus tard en 1966.
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- Pour créer une véritable communauté, il fallait diversifier la
clientèle, mêler les classes sociales.
- Je prenais contact avec le ski club de Toulon.
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- Les premiers terrains étaient vendus entre quinze à vingt francs
le mètre carré..
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Le conseil me
conférait tout pouvoir à cet effet. (voir photo)
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- Il me chargeait de négocier avec les entreprises des reports
d'échéances.
- Nous étions financièrement tendus, mais tout allait très vite.
Cette position de déséquilibre nous forçait à aller de l'avant, mais
il était interdit de faire un faux pas!
- Les administrateurs donnaient leur caution.
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- Le conseil acceptait que la recherche des promoteurs d'immeubles
soit orientée sur l'ensemble du territoire français. Cette
répartition géographique serait favorable au démarrage. Ainsi chacun
amènerait sa clientèle, nous nous assurions, la diversité, la non
saturation du marché. Dès les premières ventes, nous avions des
acquéreurs de Paris, Grenoble, Marseille, Toulon, puis Alès,
Blois....
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- Nous passions une convention, avec Monsieur Massot (dit FIFI)
pour créer des bureaux en ville, à Barcelonnette, près de la tour
Cardinalis. La location était consentie à titre précaire, afin qu'il
conserva la propriété commerciale, et le loyer était fixé à cent
francs par mois.
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- Les responsables de la vallée étaient parfaitement solidaires de
notre aventure, et chacun apportaient sa pierre.
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- Serre Ponçon venait d'être mis en eau, la Gare de Pruniére
n'était plus la Gare de la vallée. La compagnie des wagons lits
décidait de ne plus s'y arrêter.
- Nous renoncions à faire un altiport, comme à Courchevel.
- Il fût décidé de faire un aérodrome dans le Riou Bourdoux.
Sollicité par les diverses personnalités, le génie militaire accepta
de faire des « exercices de formation ».
- En fait le génie militaire acceptait de faire le terrassement de
la piste, et ceci gratuitement.
- La chambre de commerce prendra par la suite le relais.
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La route fût inauguré le 25 juin 1962 par Jean Sainteny, Haut
commissaire au tourisme.
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Il posa la première pierre de l'immeuble « Les Mélèzes » réalisé
par Monsieur Fiastre de Grenoble.
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Nous le recevions
sur l'aérodrome Barcelonnette-Saint Pons (voir photo)
- L'immeuble « le Tequila » projet réalisé par Monsieur Celérier
aller être rapidement construit et vendu.
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- Il nous fallait pour l'hiver 1962/1963
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- - une École de Ski : Monsieur Celerier, prenait contact avec
Jean Bellon qui accepta de venir à Pra Loup. Il assura seul la
saison, mais avec difficulté. L'enseignement du ski n'était pas
suffisamment rentable.
- Le conseil décida de le défrayer. Il fonda l'Ecole de Ski
Français.
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- - un service de secours: Nous décidions que des volontaires
iraient suivre des cours de perfectionnement organisés par la
fédération de ski. Albert Allemandi passa son diplôme et devint Chef
secouriste.
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- - des commerces: Monsieur Celerier pouvait faire venir une
grande surface. Ce projet fût abandonné pour ne pas gêner les
commerces de Barcelonnette.
- Monsieur Ricaud de Bayasse, ambulant en épicerie ferait affaire.
- Nous mettions à l'étude le centre commercial.
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- - un dépliant: pour faire de la publicité. Monsieur Celerier
était désigné pour cette mission.
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- Le conseil chargeait, André Gandoulf et Louis Lequette de
prendre contact avec Honoré Bonnet afin de connaître ses intentions
pour l'avenir.
- Finalement, nous allions avec mon père à Chamonix pour prendre
un premier contact.
- Honoré Bonnet ne pouvait à l'époque se prononcer sur son avenir.
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- Le Crédit Lyonnais faisait confiance, mais il faut le dire, se
couvrait par des garanties personnelles des administrateurs. Il
savait désormais que les promoteurs réaliseraient suffisamment de
lits pour que nous puissions prétendre aux remboursements de la
route par le département et la commune.
- Nous obtenions une ouverture de crédit de deux millions de
francs.
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- Financièrement, plus à l'aise, nous entreprenions l'étude de dix
chalets « perchoir », nous goudronnions le première portion de la
route du lotissement, la rocade, la réalisation de la patinoire
naturelle.
- Des Canadiens et Norvégiens prenaient contact avec nous pour
réaliser des chalets dans la zone des chalets. Le projet a abouti.
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- Nous commandions une chenillette à Pomagalski pour damer les
pistes.
- Elle avait la particularité de pouvoir se transformer en
« dahu ». Dans cette position elle pouvait grimper en suivant les
lignes de pente. Elle faisait des escaliers. Lorsqu'elle montait
droit dans la pente, elle se désamorçait. Le moteur de la coccinelle
de Volkswagen était inadapté.
- Nous la fîmes reprendre.
- Il n'y avait rien d'autre sur le marché.
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- Il fallait penser à la gestion future du lotissement, créer un
syndicat de copropriétaires.
- C'était également une façon de répondre au souci de gestion de
la commune, qui à l'époque souhaitait obtenir l'autorisation de
créer une section budgétaire indépendante.
- Maitre Ducord était chargé de « revoir l'exemplaire mis au point
par Louis Lequette »
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- Nous souhaitions la création d'un club des sports et Monsieur
Haye se penchait sur cette création avec Monsieur Sitri.
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- Pour vendre et surtout encaisser, il nous fallait les
certificats d'urbanismes. Le préfet accepta de les signer sur mon
engagement de réaliser dans les meilleurs délais, les structures
décrites dans l'autorisation de lotir.
- Dans l'attente je prenais des mesures provisoires.
L'assainissement allait se faire dans une tranchée drainante. L'eau
venait du ruisseau.
- Je prenais des risques calculés. Le Président, le conseil, ne
voulaient pas en prendre la responsabilité!
- Et pourtant il fallait!
- Le génie rural nous proposait son aide pour la réalisation d'une
fosse d'épuration, pensant pouvoir subventionner cette réalisation.
- Les risques étaient permanents. Les avalanches étaient
déclenchées à la grenade ou par le poids d'un secouriste encordé.
Les secours étaient encore mal organisés. L'hôpital de Barcelonnette
mal équipé. Il n'y avait pas d'ambulance. Le Docteur Groues palliait
à toutes ces déficiences.
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- Le souci de la sécurité des clients était pesant.
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- C'est ainsi que nous allions attaquer la saison d'hiver
1962/1963.
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