Saison 1996 / 1997

 

 

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par Louis Lequette
 
Montée en puissance de Transmontagne
 
Allos renégociait avec le conseil général dans un sentiment de frustration. Le contrat avec Transmontagne lui avait été imposé comme à Pra Loup.
Ce n'était donc pas une question de couleur politique mais de corruption, disons d'affairisme politique.
 
L'insatisfaction  de René Céze, maire et conseiller général RPR, allait s'exprimer, contre son propre camp majoritaire au conseil général.Il installait son Adjoint , M Lanthelme, aux rennes de la commune, ce qui assurait la continuation de la politique qu'il souhaitait mener.
Le but principal était d'écarter Transmontagne de la délégation de service public.
 
Cette délégation de service, dictée comme à Pra loup, à des fins politiciennes était aussi défavorable pour le val d'Allos que celle pour Pra loup.
Mais le Val d'Allos était solidaire, alors qu'à Pra Loup des alliances  étaient nouées, pour des raisons inavouables. Elles portaient Transmontagne au pinacle!
Flagorneries!....Intéressement !
Ces alliances, apparemment contre nature, associaient des personnalités se disant socialistes avec d'autres prêtes à s'allier au Front national.
 Un dosage minutieux pour rendre l'opposition inopérante.
 
Les deux communes Allos et Uvernet étaient donc radicalement opposées.
L'une voulait bouter dehors Transmontagne et l'autre lui déroulait le tapis rouge.
 
Cette trouble protection de Transmontagne par la nouvelle municipalité d'Uvernet Fours était plus pénible que la fin d'un mandat.
René Céze, lui,  avait le plaisir de voir se poursuivre par Michel Lanthelme son adjoint, devenu maire, une politique qu'il avait mis en place.
 
Rémy Fortoul, l'ancien président du syndicat intercommunal de la Vallée, trouvait les mots pour exprimer la sagesse et me souhaiter « de retrouver le plaisir de vivre en eaux plus calmes ».
Il avait l’expérience. Il avait vécu ...en Homme Digne.
Daniel Spagnou, m'écrivait que « l'Ubaye n'est pas un long fleuve tranquille ».
Daniel Spagnou allait plus tard avoir l'investiture du RPR.  Delmars bientôt battu par Robert Hondes, n'aurait plus l'investiture du RPR, qui ne voulait pas d'une campagne, avec cette casserole de la marque « Transmontagne. »
Michel Lanthelme, m'écrivait plus tard, «  j'espère et souhaite que tout ce que vous faites puisse enfin être reconnu et aboutir à une situation plus saine »
 Tout ceci pouvait apaiser,  était encourageant, mais ne me laissait pas présager des années tranquilles!
Lettre Remy Fortoul - Daniel Spagnou - Michel Lanthelme.
 
Mon conseil avait accepté de baptiser, « Espace Lumière, » le complexe Ubaye Verdon que j'avais réussi à faire inscrire au quatrième plan d'équipement de la montagne en 1961.
Nous avons, baptisé notre espace ski au cours d’une réunion avec Allos le 30 juillet 1991 .
Plusieurs réflexions ont guidé ce choix.
Paul Reynaud m'avait dit « faites l'alliance de la neige et du soleil ».
Nous ne voulions pas personnaliser, sachant que tout passe.
Je voulais faire plaisir aux Anciens de la commune, et respecter le passé. Ces Anciens avaient choisit Notre Dame des Lumières comme patronne d'Uvernet.
Et nous avions bien besoin de lumière dans cette période trouble!
Mais, Notre Dame des Lumières n'inspirait pas tous les élus de l'espace Lumière de la même façon!
Le Val d'Allos remonte la pente
 
L'exemple de René Céze, maire d'Allos et conseiller général, RPR, ne suffisait pas à ouvrir les yeux en Ubaye.
La commune d'Allos, allait en découdre devant le tribunal administratif de Marseille.
Le conseil général essayait de sauver son unité,  et pour ne pas étaler ses divergences, se réunissait à huit clos.
Transmontagne à huis clos
Michel Lanthelme montait au  créneau, appuyé par Jean Louis Bianco.
Le règne du RPR majoritaire au conseil général touchait à sa fin.
 
A Pra Loup le contrat de plan que nous avions signé permettait de réaliser des travaux, ce qui contribuait, non seulement à occulter les doutes sur le fond, mais à valoriser l'action des  mousquetaires.
L'enneigement artificiel, dont le financement nous avait jusqu'alors été refusé, pouvait enfin  être commencé.
Les caisses, les gares de départs des télécabines, la galerie commerciale, l'office du tourisme étaient bien maquillés faisant oublier les années de service.
C'était un plus, n'induisant pas directement de retombées économiques mais montrant que la station se rénovait . (Architecte Lesly Bonnet)
Seuls les terrassements effectués au col des Thuilles surprenaient, les heures de bulldozer payées et le travail effectué interpellaient, ceux... du métier!
Il y aurait à dire sur la rigueur de passation des marchés....
 
Curieusement les premières attaques venaient de la Gestrim, qui pourtant avait fait campagne contre la municipalité sortante  et de l'agence Alp Azur, appuyés par la FNAIM. Ils  portaient plainte auprès du Procureur. Ils  signalaient les infractions au préfet.
L'attaque visait  l'APP.
Il y avait confusion, ce n'était pas l'association des propriétaires de Pra loup, qui était visée, mais l'agence qui utilisait le nom, qui usurpait, afin d'induire en erreur.
Il fallait néanmoins noter que l'association APP, restait sans réaction.
Elle laissait faire.
Le président Grotard, qui était si critique, ne disait mot. Or « Qui ne dit mot consent. »
Société Euréka Tours, Alp Azur, affaire Schaeffer
 
La lecture des pièces jointes donne un bon éclairage de cette « première » lumière.
 
Mais ces écarts à la légalité, permettaient de faire venir des hollandais. Ils sur-peuplaient des appartements de propriétaires qui allaient se lasser de  louer. Ces propriétaires louaient parfois comme disent certains sportifs « à l'insu de leur propre volonté. »
Ces hollandais connus pour leur économie faisaient néanmoins travailler, mais au rabais.
L'école de ski travaillait …. en ces temps difficiles!  on s'en accommodait, sans se soucier des conséquences sur le futur, sur la dépréciation de la clientèle de Pra loup.
 
Ces hollandais arrivaient à offrir  aux hôtels de Pra Loup, 10% de rétro-commission sur le chiffre d'affaire des remontées, s’ils leur donnaient un flottement en lits.
Il fallait se poser des questions ? Eclaircir. Mais non...
 
Isola se trouvait dans une impasse économique. La Sapsi présentait, soit disant, un passif de 545 millions de francs.
Là aussi la neige sentait les influences politiques.
La neige empoisonnée, comme l'avait écrit Françoise Arnaud.
 
Bernard Tapie avait obtenu un concours auprès de la SDBO filiale du Crédit Lyonnais.
Mais la SDBO coupait soudain les crédits, fragilisant l'entreprise.
Avec Sophie Deniau nous nous étions entretenu au Sénat, de ce dossier, ceci par amitié avec Jean François son père. Nous avions convenu qu'il fallait agir avec la plus grande prudence, tant on sentait le terrain miné.
Il semblait évident que Jacques Toubon, Gardes des Sceaux, devait être.... était visé par ricochet.
Instruction sur la déconfiture d'Isola
 
Transmontagne faisait une offre de reprise des stations d'Isola et d'Auron.  Nous avons échangé nos informations avec mon ami, maire de Saint Etienne de Tinée.
Ces amis élus des Alpes Maritimes étaient perspicaces et refoulaient transmontagne.
Transmontagne essayait d'avoir Serre Chevalier, l'exemple de Pra Loup Allos mettait fin également
à ce projet.
Sans complexe, le conseil général affirmait avoir agi pour éviter le pire pour la station d'Allos et de Pra Loup.
Leur  communication trompeuse, il faut l'avouer était bonne... des Pro!
 
Durant de nombreuses années, les meilleures de Pra loup, nous avions était confronté à la montée d'un certain milieu de Marseille. Il était attiré par les affaires ou simplement venait se mettre au vert ou au blanc.
Nous avons appris, par exemple, que Gaétan Zampa avait été hébergé à la Voile des Neiges, sans problème.
L'un d'entre eux était venu me voir pour me faire part de ses intentions de créer un Casino.
Pour sonder, je lui disais, il faut de l'argent et un casier judiciaire vierge. La réponse était spontanée « j'ai un ami qui a cela » C'était clair ..sans rancune...
Sans en faire l'éloge, il fallait constater que ce milieu avait ses règles, son code d'honneur, ses sanctions et que la parole donnée était respectée. Lorsqu'il s'engageait avec la mairie à mettre fin à une déviation, il respectait les engagements. Il faut dire que entre eux la sanction tombait pour tout manquement.
 
La politique, qu'il est nécessaire de qualifier de politicienne, pour ne pas salir ce noble mot, n'avait pas de parole, pas d'honneur, car pas de sanction.
La seule sanction était de ne pas avoir à nouveau l'investiture si... on manquait à la règle dictée, à la discipline!  ou...
 
Transmontagne continuait à vendre des forfaits périmés datant de l'époque de la Satis.
Une économie parallèle, au noir.
Une économie dissimulée qui allait trouver un lien avec l'affaire Alp Azur ci dessus citée.
Le conseil de la concurrence allait agir.
 
 
Toutes les stations se battaient, nous nous soumettions au désir de transmontagne qui se servait de l'argent de Pra loup pour « lever d'autres capitaux »
 
 
La communication sur les stations d'Allos et Pra loup validait la soit disant politique de sauvetage.
 
Personne ne se posait la question sur la naissance subite de Transmontagne, qui n'avait aucune référence dans le domaine des sports d'hiver, dans l'équipement de la montagne, sa protection, son respect et surtout dans la sécurité.
Son directeur disait « la neige est une affaire »
Les élus admettaient que le messie des neiges était arrivé.
Alléluia , Alléluia..on nous voilait la face...Transmontagne allait investir l'argent pris à Pra loup à Dubaï vers la Mecque financière
Promoteurs: la fin du rêve blanc- les nouvelles donnes de la neige
 
Nous avions un bon sous Préfet, Denis Chausserie-Laprée.
Il était magistrat. Il était de très bon conseil. J'allais en user.
Il jugeait... entre autre que la vallée avait « un potentiel mais manquait de projets unitaires ».
Il n'était pas fait, c'est mon appréciation, pour se plier aux exigences politiques....il était décrié par les élus ubayens.
Il demandait à être réintégrer dans son corps d'origine. Il repartira à l'école de la magistrature de Bordeaux.
Le Sous Préfet Denis Chausserie-Laprée.
 
Il y avait donc des hommes qui appréciaient la situation.
Il y avait donc toujours un espoir de faire la lumière.
Cet espoir vint en 1997.
 

 

 

  

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