Archives 2022

 

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Et la lumière des archives est révélatrice de l’histoire 

Une histoire ne serait pas complète si elle ne comporte pas ses parties secrètes  que révèlent les archives révélatrices des rivalités, des conflits d’intérêts, des prises de contrôle par la politique.

Les archives départementales, de l’administration préfectorale, du département, de la chambre régionale des comptes, de la justice, des mairies, de la presse, ne manquent pas d’éléments

Mais ils faut consulter…

Et puis, il faut le dire… bien des éléments ont été cachés pour ne pas assombrir l’image de la station.

Des passionnés tel que Robert Goin que je chargeai de la communication ont archivé tous les grands moments, d’autres  constituant l’équipe de base, cheville ouvrière restant dans l’ombre, certains de passage et d’autres qui y ont passé leur vie, qui ont consacré leur vie.

Albert Allemandi, Daniel Tron, Lucien Gastinel, Jeanine Pascal, Joel Proal,

Tous allant vers…l’oubli…

 

C’est pourquoi, c’est pour tous, que les archives font la lumière, 

                          Sans apporter de jugement.

EVOLUTION DES RELATIONS MAIRIE/EXPLOITANT DES REMONTEES MECANIQUES :

 

1/ PREMIERE DIFFICULTE ( la seule officielle) :

  Les administrateurs de la Satis, connaissaient l’évolution de la politique du gouvernement concernant le développement de la montagne, et de la gestion des stations de sports d’hiver

 Le conseil municipal d’Uvernet suivait les différentes directives.

Honoré Bonnet ne manquait pas une seule réunion et donc était parfaitement au courant.

Or le conseil d’administration mettait en cause le maire Louis Lequette, également directeur général de la SATIS.

Honoré Bonnet déclarait malgré tout, que Louis Lequette avait trahi la société, de façon à obtenir son licenciement

 Tout le monde connaissait le discours de Vallouise du Président Giscard d’Estaing.

Tout le monde connaissait le transfert des responsabilités et des charges vers les collectivités locales.

-         Motifs de trahison :

La commune d’Uvernet-Fours, comme toutes les communes, avait voté la Taxe sur les remontées dite  " Taxe Ravanel "  sur le chiffre d’affaire des remontées mécaniques.

Uvernet-Fours avait voté 4% sur ce chiffre d’affaires, alors que d’autres communes avaient voté beaucoup plus.

Les communes devaient maitriser les sols pour éviter les excès, et elles devaient également voter une taxe dit « d’équipement » pour faire face aux nouvelles obligations : telles, la construction de locaux pour les Offices du Tourisme, pour les écoles, les secours, les cabinets de médecins, etc,

Elle devait mettre fin aux simples associations de bénévoles et se doter d’office du tourisme.

Elles devaient prévoir les services de la poste, des pompiers….

 

Cela se faisait en harmonie entre les collectivités, les aménageurs et exploitants chacun devant rester dans un équilibre financier profitable à l’ensemble.

 

Mes responsabilités au sein des stations classées nationales et au sein de l’association des maires ou de Ski France me mirent en première ligne et je fus amené à défendre le point de vue des collectivités lors de séances au sénat.

Un Sénateur, Monsieur Du Colombier avertit le nouveau président de la Satis en précisant, soit disant, que j’allais à l’encontre des intérêts des promoteurs. Le président récemment élu à la Satis était promoteur… !

 

2/ DEUXIEME DIFFICULTE

Mais aussi, et peut être surtout, le gouvernement m’avait demandé un rapport sur le projet de station dans les vallons de Restefond.

Honoré Bonnet devait prendre en charge cette station pour un groupe de gros promoteur (Areja).

Avec André Gangoulf  ils envisageaient la création d’une Satis internationale, pour les montages des remontées.

 J’avais auparavant vu Jean Pomagalski pour créer avec la Satis une société de montage de remontées mécaniques, souhaitant entre-autres assurer du travail à notre équipe lorsque la station n’aurait plus d’investissement en cours. Honoré Bonnet avait déjà été seul au Portugal et en Iraq …avec notre personnel…

 On a accepté…Tout pouvait certainement cohabiter.

 

3/ TROISIME DIFFICULTE

Le projet de Restefond fut une autre pierre d’achoppement.

Les services techniques de l’administration me demandaient une étude.

Le rapport que je fis aux services techniques du gouvernement mis fin au ce projet.  Faire 25.000 lits dans ce site me paraissait uniquement axé vers l’immobilier, sans se soucier du « bien être » .de l’après ski, sans respect du site.

Je pris beaucoup de risques en allant étudier ce secteur très avalancheux.

(Je suis allé voir une station au Chili, dans la cordillère des Andes, sans un arbre, un désert en été, un désert complètement fermé. )

 Ma conclusion fût "on ne peut faire à Restefond qu’une station de haute altitude et de petites dénivelées avalancheuses" mis fin à ce projet. Mais je défendais par ailleurs le projet de la route du col  et qu’il fallait obtenir la garantie du conseil général.

 J’en informais le Président Delorme et je faisais préciser que les annuités d’emprunts ne seraient remboursées par la commune de Jausiers que sur le produit touristique émanant de la station.

Personne ne releva cette subtilité de garantie pour Jausiers.

 

4°/ DIFFICULTE

J’avais été avec mon Père, en 1959, voir Honoré BONNET à Chamonix pour lui demander de venir avec moi à Pra Loup. Il avait refusé, il avait une bonne équipe, et le prouva au J.O.

Il ne vint à Pra loup qu’en juillet 1968,… Année ou l’on inaugura le télécabine de Costebelle avec Joseph Comiti.

 C’est ainsi que je fis venir Jean Vuarnet qui me fit un excellent rapport sur la possibilité d’un domaine skiable à Pra Loup.

 Les relations entre H.Bonnet et J. Vuarnet étaient loin d’être excellentes.

Honoré a fait gagner avec de la discipline et a réussi.

Jean Vuarnet a étudié la technique pour réduire la résistance de l’air. La position de l’Œuf, la résistance des tissus en soufflerie.

 

Honoré a fait gagner l’équipe de France en 64 et 68.

Elle est venue à sa demande à Pra Loup, contribuant à faire connaitre la station.

Ils ont perdu….parce qu’ils ne devaient pas gagner.

 A chaque réception de ski à Pra Loup…avec M Léon Zitrone… on dénigrait Jean Vuarnet, entraineur.

 Lors des championnats de France de descente de la Foux d’Allos, l’entraineur était Bréchu.

Il me téléphona le matin pour me demander si Monsieur Bonnet était rentré.

Il me dit :  « il nous a demandé de faire grève ».

 A ce moment là Honoré rentre, et je dis : » je te le passe ».

Effectivement Honoré confirme qu’il faut faire grève.

En fin de matinée le colonel Crespin téléphone et Honoré répond. « Mon colonel, puisque nous ne sommes pas dans l’armée, que l’on ne peut les mettre dedans, ils faut les mettre dehors »

Je lui dis « tu es en train de trahir les jeunes » » et il me répond en colère, « tu ne comprends donc rien ».

Tu te souviens d’Emile Allais?

Je dis oui

Et il me répondit :

« Les gens ne se souviennent pas de lui car une notoriété en efface une autre.

Si l’équipe gagne je ne suis plus rien. »

Ce fut notre première discorde et cela justifia sa volonté de me licencier de mon poste de directeur général de la Satis.  (cf  délibération ci contre )…

 Nous avions pourtant pendant une dizaine d’années…vécu comme des frères.

Tout passe … je passais ensuite à d’autre choses, en particulier la transformation de la SATIS privé en SEM (Société d’économie mixte)..