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- Historique Pra Loup
suite 1 par Louis Lequette
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- Le projet devenait crédible.
La
société était constituée.
- Certes le capital était modeste.
50.000 francs. Mais l'activité de la société n'avait qu'un caractère
d'étude.
- Les études et les frais étaient
totalement assumés par moi seul. Le capital de constitution était
donc intact.
- J'étais porteur de toutes les
options conférant la maitrise foncière du domaine.
- Le projet entrainait de nombreux
appuis mais faisait naitre une certaine concurrence.
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- Le commissariat au tourisme, avec
son technicien, Henri Tournet, allait nous inscrire au quatrième
plan d'équipement de la montagne sous l'appellation « Complexe Ubaye
Verdon ».
- Je préférais « Espace Lumière » qui
rappelait le vocable « Notre Dame des Lumières » sous lequel est
placé l'église d'Uvernet. Cela faisait plaisir aux anciens, mais ce
sera pour plus tard.
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- Monsieur Lhez, un comptable de
Toulon achetait le plateau de Pra Roustan que lui présentait
Monsieur Fourneau. Je passais immédiatement avec lui un protocole
pour éviter la dispersion.
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- Je sentais que Monsieur Tournet
avait des vues hors mission gouvernementale. Monsieur Vachez ex
directeur de la banque d'Indochine à Saigon m'informa qu'il avait
été impliqué dans le trafic de piastres. Au fur et à mesure que le
projet pris corps, sa pression allait en augmentant.
- J'allais le rencontrer maintes
fois.
- Le 7 août 1960 nous allions
ensemble parcourir le site, puis je l'invitai avec Emile Aubert, le
sénateur, chez Madame Goens à l'Arche. Les relations étaient,
courtoises, positives, mais...possessives.
- Avec Francine Bréau, et lui nous
allions au col des Thuiles, à la tête de Sestriére, aux Agneliers et
nous projetions de refaire ces reconnaissances en hiver.
- Nous y reviendrons.
- Monsieur Javelly, le secrétaire de
mairie, m'avertit, que Monsieur Tournet l'avait contacté pour « que
la commune lui cède » le plateau de Sestriére. Il fût renvoyé vers
moi, par le Maire.
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- J'étais désormais le Président
régulièrement nommé par l'assemblée, le représentant légal.
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L'assemblée constitutive du 27 mai
1960 ratifiait « la régularité de tous les actes accomplies en vue
d'arriver à la constitution et me nommait pour 6 ans » L'autorité
m'était conférée, je pouvais agir.
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- Il fallait rapidement augmenter le
capital social.
- Dans l'attente nous allions
fonctionner avec des apports en compte courant, des bons de caisse.
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- Je prenais contact avec Monsieur
Dufayard, architecte urbaniste recommandée par Monsieur Clerissi de
l'équipement de Digne afin de commencer le plan de la station.
- Je commandai à Maurin et Rojon,
géomètres, d'exécuter la levée de terrain des trois plateaux de Pra
Loup.
- Avec Pomagalski, Montaz, nous
préparions les devis des trois premiers téléskis, la Clappe, le
Péguieou, et le Pra Chauvet..
- Le repérage des sources, l'analyse
de l'eau, leurs débits, le repérage des résurgences, l'examen des
droits d'eau, les autorisations de passage pour la route, les
contacts avec les postes et télécom, rien ne devait être oublié.
- Le tracé actuel de la route était
enfin accepté, après élimination des deux autres possibilités.
- Pra loup aurait une belle route,
une belle porte d'entrée, comme peu de stations à l'époque avaient.
- Mais, elle allait coûter sept fois
plus cher que le montant donné à la municipalité par l'équipement
(voir délibération du conseil d'Uvernet)
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- Le 1° août 1960, j'embauche,
Monsieur Martin et Monsieur Bouvet pour commencer à débroussailler,
à bruler les branches.
- La fumée se voyait de
Barcelonnette, elle prouvait que nous avancions.
- Le fond d'extension économique et
social se penchait sur l'environnement de la station future, son
impact dans l'économie locale, du département.. Son représentant,
Monsieur York, devint un ami efficace.
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- Le II° BCA vivait en symbiose avec
la population. Il avait pris une grande part dans les secours, la
remise en état, les réparations des dégâts occasionnés par les
inondations de 1957.
- Le commandant Giraud mis ses hommes
à notre disposition pour déboiser et il prenait le bois de chauffage
pour les roulantes.
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- Tout avançait rapidement: Durant un
moment nous envisagions d'ouvrir pour l'hiver 60/61.
- Mais il fallait passer par
l'ancienne route, des Molanes, par une piste à créer vers Pra Loup !
- C'était dirons nous un effet
d'annonce irréaliste.
- Il était raisonnable de prévoir
l'ouverture que pour la saison 61/62.
- La somme de travail préalable était
immense.
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- Fin aout 60, le tracé des remontées
était réalisé selon les conseils de Jean Vuarnet et de Pomagalski,
le déboisement pouvait se réaliser.
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- Je rencontrais Jean Sigrand, un ami
d'école de André Gandoulf, de Sainte Croix de Neuilly, et Jo
Célérier un ami de Jean Sigrand, des 24 heures du Mans.
- Monsieur Gallard/Spitallier, me
mettait en relation avec la Sté juridique et fiscale de Toulon pour
veiller à la régularité du fonctionnement de la société.
- Je rencontrai Olivier Stirn qui
m'ouvrit des portes politiques. Olivier Guichard. Je rencontrai
Antoine Signoret à la Sapinière, qui hésita. Il aurait pu financer
tout et seul. Il manquait des affinités! …...la Sté du canal de
Provence pour les problèmes d'eau.
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- Fin octobre, je commandais, les
travaux d'élargissement du chemin de la Maure, emprise sur laquelle
passerait la nouvelle route. Les travaux commençaient en régie,
exécutés par deux bulldozers des entreprises Rosetto et Arnaud. Je
me mettais d'accord avec eux pour tirer les prix. « Ne prenez qu'un
pour cent de marge, vous aurez tout Pra Loup ensuite ». Ils allaient
constituer un pool, avec l'entreprise Arnaud et Spitallier. Ils
feront la route, Pierrot Rosetto était le chef de file, entreprise
pilote.
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- Les futurs actionnaires, Monsieur
Celerier, Monsieur Sigrand étaient étonnés de l'ampleur des travaux
entrepris, par les souscriptions locales, gestes qui validaient le
projet. Cela eu un effet positif sur leur engagement.
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- À l'entrée de l'hiver, l'emprise de
la route était déboisée, l'emprise des téléskis également.
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- La neige tombait début novembre.
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- De nouveau le dimanche 4 décembre
1960, était programmé une reconnaissance avec Francine Bréau et
Henri Tournet. Monsieur Boissonas nous accompagnait.
- Un hélicoptère devait nous mener,
mais le temps était couvert. Toutes les conditions étaient requises
pour se prendre une avalanche.
- Ils voulurent néanmoins faire la
reconnaissance, car l'Alouette ne pouvait stationner plus longtemps.
- Profitant d'une éclaircie, nous
nous faisions déposer sur le Péguieou.
- De part et d'autre de la crête les
avalanches décrochaient. Je proposai de rentrer, ils voulurent
aller sur la Tête de Vescal. L'alouette surchargée, plafonnait.
- A peine posé, Francine Bréau et
Henri Tournet descendaient. J'attendais que Monsieur Boissonas soit
prêt.
- Au bout d'un long moment, je lui
proposais de descendre, c'est alors que me mettant en appui pour
démarrer, je déclenchais sous mes skis une avalanche d'environ un
mètre de profondeur.
- Nos compagnons étaient loin.
- La longue préparation de Monsieur
Boissonas nous avait peut être sauvée.
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- L'insistance de Monsieur Tournet
devenait très autoritaire, menaçante. Il voulait que je lui cède
toutes les promesses de vente, il voulait en fait être le «
réalisateur de Pra Loup » et que je laisse tomber la Satis et ses
premiers actionnaires.
- Il était sur trois affaires, le
Casino de Saint Amand les Eaux (où je connaissais mon ami Jo Donnez
Député, sur un grand domaine de Ramatuelle et sur Pra Loup). Je le
rencontrais avec l'architecte Chappis, architecte spécialisé dans
les stations.
- Monsieur Celerier à qui je
communiquais ces exigences, m'organisa un rendez vous à Matignon
avec Jacques Bugeard, (connu à Megève, hôtel Mont d'Arbois) qui me
fût présenté comme premier secrétaire.
- « Vous osez mettre en cause un haut
fonctionnaire de l'état »
- Je répondais que je venais en ami,
que j'aurais pu aller au Canard Enchainé et lui demandais si je
pouvais téléphoner à Henri Tournet.
- Vous écouterez. De Matignon
j'appelais Henri Tournet au secrétariat au tourisme.
- Il me confirma toutes ses
exigences. Je n'entendis plus parler de lui, jusqu’à l'inauguration
du télécabine des Clappiers en décembre 1968.
- Il s'invita pour me dire, « Lequette
on fait la paix »
- Lors de la mort de Robert Boulin.
Je fus interrogé.par le Monde.
- Il partit en exil au Chili.
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- J'avais été fidèle, les liens de
notre équipe s'en trouvaient consolidés......
- Cela allait durer jusqu'en 1979.
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- A nouveau je préparais une
augmentation de capital.
- Le directeur de la BNCI avait
accepté de remplir le rôle de commissaire aux comptes (voir son
rapport du 31 octobre 1960) Il m'appuyait.
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Lors de l'assemblée du 9 janvier
1961, le capital passa à 700,000,00 nouveaux francs.
- C'était encore insuffisant.
- J'avais l'autorisation de porter le
capital à un million de Francs en une ou plusieurs fois.
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- Pra Loup était beau, (voir photos
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